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En novembre 2020, deux jours seulement après avoir écouté le Dr Anthony Fauci parler de l’état de la pandémie et de la promesse d’un vaccin contre la COVID-19 lors d’une conférence médicale de l’American College of Rheumatology, j’ai entendu parler des premiers résultats des essais cliniques du vaccin Pfizer. C’était presque trop parfait et j’ai été envahie d’espoir que j’aurais bientôt le fameux vaccin tant attendu.
Mais cette joie et ce soulagement ont été de courte durée. J’ai rapidement appris que, même si j’avais un système immunitaire affaibli en raison de ma polyarthrite rhumatoïde (PR), je devrais attendre un peu pour le vaccin contre la COVID-19. Un autre moment de frustration qui est venu s’ajouter à ce tourbillon d’émotions entourant la pandémie de COVID-19.
En décembre 2020, le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) avait initialement déclaré, en raison de données limitées, que le vaccin contre la COVID-19 « ne devrait pas être systématiquement proposé » aux personnes immunodéprimées ou atteintes d’une maladie auto-immune. Cette annonce était particulièrement déroutante et frustrante parce que les organisations médicales américaines disaient le contraire et encourageaient même les personnes atteintes de telles maladies à se faire vacciner.
Mais au Canada, l’annonce du déploiement du vaccin ne précisait pas quand les personnes vivant avec des maladies comme la mienne pourraient se faire vacciner. Après tout, les essais cliniques n’incluaient pas de personnes prenant des médicaments immunosuppresseurs (comme je le fais pour traiter ma PR). Il n’y avait donc pas de données sur la façon dont nous, les personnes immunodéprimées, réagirions au vaccin contre la COVID-19. Me protégerait-il de la même manière qu’il protégeait les gens « en bonne santé »? Les effets secondaires pourraient-ils aggraver mes symptômes de PR? Quels sont les effets à long terme possibles? Il y a tant d’inconnus sur les effets du vaccin contre la COVID-19 pour la communauté immunosupprimée.
Le CCNI a changé sa déclaration en janvier, disant que ces groupes « peuvent se voir offrir » le vaccin s’il est déterminé que les avantages de se faire vacciner l’emportent sur les risques possibles.
Et plus tard ce mois-là, la Société canadienne de rhumatologie a déclaré dans un communiqué :
- Les personnes jugées admissibles à la priorisation de Santé Canada pour recevoir le vaccin contre la COVID-19 et qui ont une maladie rhumatismale auto-immune ou qui sont immunosupprimées en raison d’un traitement devraient recevoir le vaccin.
- On doit les informer que le profil d’innocuité et d’efficacité du vaccin est inconnu pour ces populations, et que le potentiel de réponse vaccinale est plus faible chez les personnes immunodéprimées.
- Après avoir reçu le vaccin, les patients, surtout ceux qui sont immunosupprimés, devront continuer de suivre toutes les directives de la santé publique en vigueur pour se protéger contre la COVID-19.
Cette nouvelle était prometteuse. Malgré les incertitudes concernant le vaccin contre la COVID-19 en ce qui a trait aux maladies rhumatismales, j’étais à peu près certaine de le vouloir lorsque je serais admissible. La pandémie de COVID-19 a été dure pour moi et mon fils Jacob pour de nombreuses raisons. Nous avons vécu des émotions en montagne russe à essayer de nous protéger du virus, sachant que j’étais vulnérable aux complications en raison de mes problèmes de santé, tout en essayant de préserver notre santé mentale. Être enfermé pendant si longtemps n’a pas été bon pour moi ni pour mon fils.
Se faire vacciner serait la première étape pour le retour vers une certaine « normalité prépandémique ».
Maintenant, je devais simplement attendre que le vaccin soit disponible pour moi, en Colombie-Britannique.
La lettre que j’attendais
En prenant le courrier le 24 mars, j’ai vu une lettre de notre agente de santé provinciale, la Dre Bonnie Henry. Moi, Eileen Davidson, je serais bientôt en mesure de m’inscrire pour recevoir mon vaccin contre la COVID-19 parce que je fais partie du groupe de personnes extrêmement vulnérables au virus. Dans cinq jours, je serais admissible à m’inscrire pour ma première dose de vaccin. Je n’aurais jamais pensé être aussi énervée qu’on me plante une aiguille dans le bras.
J’ai versé des larmes de joie.
J’ai partagé la nouvelle de ma lettre sur les réseaux sociaux, ce qui a rapidement attiré l’attention de CTV News. Avant de le savoir, je partageais mon enthousiasme et mes larmes à la télévision. Pendant l’entrevue, j’ai commencé à pleurer. C’était des larmes de soulagement pour moi-même, mais aussi pour toutes les personnes immunodéprimées de la Colombie-Britannique. Nous avions été entendues et c’était à notre tour.
Ensuite, j’ai commencé à sombrer dans la peur de l’inconnu. C’est à ce moment-là que j’ai remarqué que j’avais besoin de plus d’information pour prendre la bonne décision en ce qui concerne ma protection contre la COVID-19. À ce stade, mes questions n’étaient pas de savoir si je devais me faire vacciner ou non. J’étais certaine que je le voulais. Je voulais plutôt savoir si je devais apporter des changements à mon régime médicamenteux.
Je me tenais au courant des informations les plus récentes et les plus précises sur la COVID-19 et les maladies rhumatismales. Depuis le début de la pandémie, je consulte les publications de Creaky Joints, de l’Alliance canadienne des arthritiques et d’Arthrite-recherche Canada.
Toutefois, je pensais qu’il valait mieux consulter mon rhumatologue. La date de la perfusion de mon médicament biologique (Actemra, un inhibiteur de l’IL-6) et je voulais savoir si je pouvais recevoir le vaccin bientôt ou si je ferais mieux d’attendre après. Je voulais aussi savoir s’il y avait des différences que je devrais prendre en compte entre les vaccins disponibles.
À ce stade, de nombreux patients avaient appelé et posé la même question, alors l’infirmière de perfusion était très informée. Elle m’a dit que je devrais recevoir le vaccin dès que possible et de prendre celui qui me serait offert.
La Société canadienne de rhumatologie dit qu’il « n’existe actuellement aucune donnée qui justifierait la suspension des antirhumatismaux modifiant de la maladie (ARMM) à un moment ou un autre durant le programme de vaccination contre la COVID-19 ». L’American College of Rheumatology recommande de ne pas administrer certains médicaments après le vaccin, comme le méthotrexate, afin d’aider à augmenter la réponse immunitaire, mais mon produit biologique n’en fait pas partie. Vous pouvez voir leurs recommandations sur le site américain de CreakyJoints.
Avec ces informations en poche, j’ai appelé le numéro pour la vaccination le lundi 29 mars 2021 pour prendre un rendez-vous. Bien sûr, je n’étais pas la seule à appeler. Il a même fallu quelques jours avant que je puisse obtenir mon rendez-vous, qui était prévu pour une semaine plus tard. Coïncidence ou signe, c’était le jour du 6e anniversaire de mon diagnostic de PR.
Une journée de réflexion
Le jour où j’ai reçu ma première dose du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer, je me suis mise à penser au jour où j’ai reçu mon diagnostic de PR, la maladie même qui m’a faisait que j’étais dans un des groupes prioritaires. Depuis ce jour, j’en ai beaucoup appris sur la santé. J’ai appris à quel point elle peut être fragile, ce qui a été amplifié par la pandémie de COVID-19 avec l’anxiété, la peur et les deuils qu’elle a engendrés pour tant de personnes.
J’ai appris à faire confiance à la médecine moderne, ce qui m’a aidé à prendre la décision de me faire vacciner. Je n’avais pas peur de me faire vacciner. Honnêtement, j’ai essayé des médicaments avec des effets secondaires potentiels beaucoup plus inquiétants depuis que je vis avec la PR.
J’ai fait attention de libérer mon emploi du temps pendant plusieurs jours après mon vaccin et j’ai prévu de me reposer ce soir-là. Mais il se trouve que j’avais de l’énergie, probablement causée par l’adrénaline de savoir que je m’approchais un peu plus de la protection contre la COVID-19. J’ai même préparé mon propre souper.
Le lendemain, j’étais assommée. Mon corps me faisait mal, et pas seulement à l’endroit où l’injection avait été administrée. Je luttais aussi contre un léger mal de tête. Les symptômes ressemblaient à ce que je ressentais après avoir le vaccin contre la grippe. Heureusement, les effets secondaires ont été légers et je suis redevenu moi-même dans les 48 heures. Je me demande si mon cycle menstruel a un peu empiré les effets secondaires, car mes symptômes de PR ont tendance à apparaître à l’approche de mes règles.
Inutile de dire que j’ai vécu bien pire avec la PR.
Maintenant que la première dose de vaccin est derrière moi, je suis soulagée. Mais plus que tout, j’ai de l’espoir. J’espère que la pandémie finira bientôt et que les gens arrêteront de perdre la vie à cause de ce virus. Mais cet espoir ne durera que si les gens continuent à se faire vacciner.
J’ai décidé de me faire vacciner parce que je veux me protéger et protéger les autres contre le coronavirus. Je veux participer à lutter contre cette pandémie afin que nous puissions recommencer à vivre nos vies.
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