Une photo des montagnes et du lac à Vancouver
Crédit: J.G. Chayko

La côte ouest de la Colombie-Britannique est un endroit d’une beauté naturelle où les montagnes enneigées et les forêts tropicales luxuriantes se dressent au-dessus des vagues ondulantes de l’océan Pacifique. Elles nous protègent contre certains des phénomènes météorologiques les plus difficiles. Tout le monde a entendu parler des insupportables hivers canadiens, mais ceux-ci sont presque inexistants dans ma ville portuaire de Vancouver, qui bénéficie des températures les plus douces du Canada. Pourtant, même ce doux climat a ses sautes d’humeur, provoquant des changements rapides dans la météo, la pression et, par extension, ma polyarthrite rhumatoïde.

L’influence de la météo sur ma polyarthrite rhumatoïde

La Colombie-Britannique compte de nombreuses régions qui, bien qu’elles ne soient qu’à quelques heures de distance, abritent toute une gamme de climats, de la chaleur sèche du désert de la région de l’Okanagan aux longs hivers et aux courts étés de la région du Nord en passant par les cols de montagne et les pistes de ski de Manning Park, où vous pouvez traverser la pluie, la grêle, la neige et le soleil en 30 minutes.

Une photo des montagnes enneigées de Vancouver
Crédit: J.G. Chayko

Vancouver est niché entre les montagnes et l’océan Pacifique. C’est une région de forêt tropicale où le printemps est luxuriant et pluvieux, l’été est chaud et humide, l’automne est vif et frais, et l’hiver est brumeux et couvert. Les conditions météorologiques de cette région sont en continuel changement. Si le temps qu’il fait ne vous plait pas, on vous dira sûrement d’attendre 10 minutes. C’est le seul endroit où mon parapluie et mes lunettes de soleil voyagent ensemble.

Les changements météorologiques peuvent survenir à tout moment, déchaînant l’océan et propageant des vagues d’inflammation dans mon corps. Lorsque des nuages se forment par temps clair, j’ai l’impression que des nuages d’orage se forment dans mes articulations, activant la douleur. Je peux presque sentir l’éclair traverser mon corps. Lorsque la météo est au beau fixe, ma polyarthrite rhumatoïde (PR) l’est également. Mais le changement soudain des conditions météorologiques peut faire gonfler mes articulations en quelques minutes.

Il n’est pas rare d’entendre des personnes atteintes d’arthrite dire qu’elles peuvent sentir venir un orage ou une vague de chaleur, probablement à cause de la façon dont la météo peut avoir un impact sur l’arthrite. Bien qu’il y ait peu de recherches sur le sujet, plusieurs études ont montré une faible relation entre les deux. Toutefois, certains signaux sont simplement impossibles à ignorer. Par exemple, dans une étude britannique de 2019 publiée dans la revue Nature Partner Journals, 2 658 patients atteints d’arthrite ont suivi leurs symptômes et la météo tous les jours pendant au moins six mois. Les chercheurs ont découvert que les personnes atteintes d’arthrite ressentaient un plus grand inconfort les jours humides et venteux, et moins de douleur les jours secs.

Trouver le bien-être dans le désert

Personnellement, je me sens le mieux dans un climat désertique. Les températures chaudes et l’absence d’humidité semblent endormir ma PR. Je suis moins raide le matin et j’ai plus d’énergie pendant la journée. Je remarque aussi que l’enflure et la douleur dans mes articulations s’atténuent dans ces conditions météorologiques. Il y a des jours où le temps désertique me fait oublier que j’ai la PR.

Une photo des montagnes Vancouver
Crédit: J.G. Chayko

J’ai remarqué cela la première fois que je me suis rendue dans le Nevada, aux États-Unis. En descendant de l’avion dans cette chaleur sèche et apaisante, j’ai ressenti un changement dans mon dos. La douleur que je portais toujours avec moi a disparu en quelques heures. Coïncidence? Peut-être. Peut-être pas. Chaque année depuis lors, mon mari et moi voyageons dans le désert pour nous reposer des tempêtes que me fait vivre la PR. Bien sûr, lorsque la COVID-19 nous a empêchés de voyager à l’étranger l’année dernière, nous avons dû nous adapter. Au lieu de prendre l’avion pour les États-Unis, nous avons traversé notre propre paradis désertique en Colombie-Britannique.

Connaître la cause

Les données scientifiques sont peut-être limitées, mais il existe suffisamment d’anecdotes de personnes atteintes d’arthrite pour montrer que la météo peut avoir un impact sur les symptômes d’arthrite. Nous ne savons tout simplement pas comment.

J’ai ma propre théorie. Notre corps est composé d’environ 60 % d’eau, qui lubrifie les articulations et aide à lutter contre l’inflammation. L’eau peut être affectée par les éléments du monde naturel, comme la pression atmosphérique, les phases lunaires, etc. Cela ne m’étonne donc pas que les variations climatiques puissent avoir un impact sur le corps humain. Après tout, si la lune peut influencer les marées, pourquoi ne pourrait-elle pas influencer les fluides dans notre corps?

Contrôler mes articulations orageuses

Toutefois, ce n’est pas parce qu’un climat chaud et sec atténue mes symptômes d’arthrite que cela a le même effet sur toutes les personnes atteintes d’arthrite. Je connais des gens qui disent que la pluie les soulage tandis que la chaleur les fait enfler et déclenche une poussée. Comme toute personne atteinte de PR le sait, cette maladie varie beaucoup d’une personne à l’autre. Nous pouvons avoir des symptômes similaires, mais les déclencheurs peuvent être différents.

La météo n’est qu’un de ces déclencheurs et, malheureusement, on ne peut pas la contrôler. Tout ce que vous pouvez faire est d’utiliser les outils que vous ont donnés vos professionnels de la santé et votre propre attirail d’autosoins. Comme je ne peux pas toujours aller dans le désert pour me soulager, je dois faire attention à mon corps et me reposer quand j’en ai besoin. J’alterne entre l’application de glace et de chaleur, la première pour réduire l’enflure et la seconde pour apaiser la douleur. Parfois, je m’évade dans un spa flottant près de chez moi pour soulager mes articulations, mais un bain chaud fonctionne tout aussi bien pour me réchauffer lors d’une journée humide et pluvieuse. Puis, comme toujours, toute distraction agréable me permettra de tenir jusqu’au lendemain matin.

Accueillir la chaleur sèche

Il n’y a pas si longtemps, depuis notre terrasse surplombant le magnifique lac Osoyoos, je me suis souvenu d’avoir vu un étrange phénomène météorologique se déplacer sur l’eau. Une brume près du sol tourbillonnant de neige sèche a traversé le lac puis s’est dissipée dans un coucher de soleil enflammé. Le phénomène n’a pas duré plus de cinq minutes, mais j’ai ressenti une légère secousse dans mon corps au passage du système.

Le printemps se frayait un chemin jusqu’à l’été, et tout comme ce petit banc de nuages à travers le lac, ma PR s’atténuait dans la chaleur d’une nouvelle saison. Je rêve de retourner à Santa Fe ou à Las Vegas. Et ce rêve est de plus en plus près de se réaliser. Mais pour l’instant, je vais explorer notre propre été sur la côte ouest pour profiter de sa beauté et de sa nature curative.

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Dixon, WG. How the weather affects the pain of citizen scientists using a smartphone app. Nature Partner Journals. October 24, 2019. doi: https://doi.org/10.1038/s41746-019-0180-3.